- Directeur(s)-rice(s) de thèse : Fiona McIntosh-Varjabédian
- Rapporteurs : Christophe Imbert et Jean-Marc Moura
- Examinateurs (rices) : Ana De Medeiros et Karl Zieger
SOUTENANCE : 8 décembre 2018, 14h, Maison de la recherche (Lille 3 – en F 0.13)
Cette thèse propose d’étudier et de définir le « roman de la contre-histoire », objet brièvement théorisé par Andréas Pfersmann. Pour ce faire, le corpus se compose de deux romans de Walter Scott, Rob Roy et Ivanhoe, des mémoires d’Amadou Hampâté Bâ, Amkoullel l’enfant peul et Oui mon commandant !, la trilogie sur le « monothéisme du pouvoir » d’Augusto Roa Bastos, Hijo de hombre, Yo el Supremo et El fiscal, et trois romans de Patrick Chamoiseau, Solibo Magnifique, Texaco et Biblique des derniers gestes. Les récits de Roa Bastos et de Chamoiseau semblent répondre au mieux à la définition que A. Pfersmann donnait de la contre-histoire, c’est-à-dire un récit subversif vis-à-vis d’un discours officiel qui fait le choix de combler les silences de l’Histoire, tout en proposant une réflexion métahistorique. Néanmoins les textes de Scott et d’Hampâté Bâ permettent de questionner cette définition : ces récits, quelque peu à part dans le genre-même du roman historique, sont un maillon entre ce dernier et le roman de la contre-histoire. Ils comportent déjà les traces du discours subversif ainsi que des questions identitaires qui sont associées à ce thème.
Par l’analyse de l’historiographie pratiquée par les romanciers, de l’influence de l’oralité sur l’écriture des évènements et des cultures, ainsi que par l’étude des constructions identitaires en jeu dans ces romans, cette thèse met l’accent sur la filiation entre une certaine branche du roman historique et le roman de la contre-histoire.