REGNAULT CECILE `
Ecole doctorale : Sciences de l’Homme et de la Société. Université de Lille
Laboratoire/Etablissement :Laboratoire Conception, Territoire, Histoire, Matérialité (LACTH)
Ecole nationale supérieure d'architecture et de paysage de Lille - Université de Lille
Discipline : Architecture
- Garant de l'habilitation : Catherine Grout.
Professeure HDR – Sciences de l’homme et de la société pour l’architecture – Section 18
Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
- Rapporteurs :
Pascal Amphoux
Professeur- Science et techniques pour l’architecture
Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes
Eric Monin
Professeur HDR - HCA Histoire et cultures architecturales – Section 18 Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
Jean-Philippe Pierron
Professeur HDR – Philosophie – Section 17 Université Lyon 3 - Université de Lyon
- Examinateurs :
Anne Boissière, Professeure HDR - Esthétique et philosophie de l’art – Section 17
SOUTENANCE : (DATE, HEURE ET LIEU)
8 mars 2019 14h, Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille,
Villeneuve d’Asq Salle Mallet-Stevens
Université de Lille
Sylvie Salles, Professeure HDR - Théories et pratiques de la conception architecturale – Sections 18 et 24
Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris Val de Seine
Daniel Deshays, Professeur HDR - Etudes théâtrales - Section 18
Saisissant le tournant sensible des études sur les milieux habités, cet essai tente d’éclairer les ressources insoupçonnées de la part sonore de l’architecture. L’exploration ouvrent trois ordres de questionnements. Un premier, d’influence phénoménologique, sur l’acuité du sens de l’ouïe dans l’expérience des espaces vécus. Un second à tendance pragmatique sur la portée qu’a pu occuper ou que prendra demain le sonore dans la production de l’espace habité. Enfin, un troisième plus théorique qui cherche à définir les dynamiques de l’espace sonore.
Pour aborder ces questions, j’ai choisi de revisiter l’architecture sous un angle résolument personnelle en faisant appel à mes propres expériences. J’ai complété cette approche expérientielle par des récits sensibles d’auteurs ayant su saisir le sonore dans leurs explorations spatiales : Peter Szendy, Henry David Thoreau, Rainer Maria Rilke, John Avery Lama, Philippe Rahm, Catherine Grout, Henry Torgue, Alain Cavalier. C’est donc à partir de récits d’expériences situées, fondatrices ou plus banales, que j’entends restituer la puissance imaginative de l’écoute comme mode d’être au monde, passant insensiblement d’une écoute flottante à une attention experte. L’analyse croisée des récits conduit petit à petit à réinterpréter les quatre niveaux d’attention de l’audible : ouïr, écouter, entendre, comprendre, empruntés au compositeur Pierre Schaeffer et revisités entre autres par François Jullien et Pascal Amphoux.
De l’expérience à l’expérimentation, j’image aujourd’hui un projet scientifique axé sur l’expérimental sous des formes de recherches-création qui garantissent une affectation explicite des sons. Que l’usage du sonore comme médium intégré au processus de projet soit naturel pour les professionnels de l’espace. Que les architectes puisent expérimenter leurs idées dans des auditorium d’un nouveau genre. Que ces expérimentations de restitutions immersives puissent contribuer à inventer des méthodes sensibles plus holistiques où l’analyse, la conception et in fine la production de l’espace construit s’hybrident plus qu’elles ne se succèdent.
En marge de l’économie émergente du marketing sensoriel, l’économie de l’attention au sonore est peut-être une nouvelle voie, centrée sur l’expérience, que l’esprit de synthèse de l’architecte portera. Le chercheur en architecture gardant quant à lui, un rôle de passeur à tenir dans les mises en tension de l’espace sonore en action.